25 octobre 2010

C'est pour un dépôt

Lors du dernier épisode, l’enlèvement de la ravissante Culbuta laissait le QG et ses membres dans le désoeuvrement le plus complet. Après s’être manifesté une première fois sous forme de lettre de chantage, le ravisseur revint à la charge, sous forme de coup de fil. Un million en or, en pierres précieuses et en bijoux dans un coffre de bois; voilà ce que demande le type. Inutile de vous dire que c’est pas le genre de truc que je trouve dans mon bas de Noël (à côté des oranges).

Me voilà donc, sifflotant, en route vers la banque. Je fais plus ou moins la file pour le guichet, dépassant ici un myope absorbé par une revue douteuse (vous voyez ? non ? qui puis-je?) et là, une grosse madame en furie dont le « petit » a laissé choir la sixième boule de son cornet sur le précieux dallage de la caisse.

Arrivé au guichet ci-haut mentionné, la rouquine caissière me demande de sa voix de caissière affable :

- C’est pour un dépôt ?

- Oui, dans mon coffre, réponds-je de ma voix de petit épargnant content d’avoir quelque chose à déposer. Le tout ponctué d’un sourire à vous faire perdre la tête et la raison qui vient avec.

À ce stade-ci de l’histoire, le lecteur moyennement attentif se demandera comment je compte amasser de l’argent en faisant un dépôt. À situation semblable, tout bon vilain dirait qu’il est venu pour un gros retrait mais est-ce que j’ai vraiment une tête de Dalton ? Bon.

Tandis que je suis pas à pas l’employé de la banque qui a pris la relève de la chouette rouquine pour me mener vers mon coffre de sûreté, laissez-moi vous expliquer les détails qui vous manquent pour faire 1+1.

L’avant-veille, le Tronc et moi on est venu s’ouvrir un compte conjoint (il faut ce qu’il faut). Hier, il est venu pour un premier dépôt. Il a fait sonner le détecteur de métal et a déballé de son sac des bidules variés dont ils n’ont jamais saisi l’usage tant et si bien qu’ils l’ont laissé passer se demandant tout de même pourquoi il voulait mettre en sûreté les trucs en question… Mais me voici rendu à mon coffre, on reprendra cette conversation plus tard…

- Vous pouvez entrer votre code Monsieur, m’annonce le vieux chauve-souriant en me tendant un clavier qu’il a débarré (lui-même et pour ma plus grande sécurité).

Je tape mon code (moi-même et pour ma plus grande sécurité) m’assurant (même si je suis déjà assuré) qu’il ne regarde pas.

La porte s’ouvre : tadam ! (le sac du tronc est là).

- Vous avez jusqu’à 20h00 maximum, tapez votre code de l’intérieur et l’on viendra vous ouvrir. Courbette obséquieuse.

La porte se ferme.

Je sors de mon sac les morceaux manquants. Heureusement Popol a commencé l’assemblage… ah oui, je vous oubliais : on a fabriqué une machine mi-plastique mi-métal qui ouvrira les coffres de l’intérieur sans déclencher les systèmes de surveillance. En très gros, ça ressemble à une chain-saw avec une antenne (vous voyez cette fois?). On pouvait pas la rentrer d’un coup pour cause de suspicion alors je dois terminer l’assemblage amorcé tant bien que (et principalement) mal par mon copain manchot. Et voilà! Terminé tout en vous jasant, ÇA, c’est du multi-tasking avec un grand B… comme dans Boy.

Me voilà donc avec des écouteurs sur crâne et ma scie (je l’appellerai comme ça pour ne pas vous embrouiller) dans les mains à scanner les murs pour savoir lequel j’ouvre. L’engin est muni d’un détecteur d’or et de pierres précieuses et je compte me frayer un chemin de coffre en coffre jusqu’à un bien rempli.

Faible signal sur ma gauche, j’ouvre et je tombe sur une chambre forte décorée avec des rideaux fashion et tout??! Il y a même pas de fenêtre bande de… qu’importe.

Je découpe ensuite une porte à droite. Oups, pas de chance ! Le locataire du coffre est là, comptant ses pièces d’or et triant ses bijoux comme les vieux Scroudges des livres pour enfants. Il est sous le choc, on dirait que c’est lui et pas moi qui vient de se faire prendre en flagrant délit. Il regarde bêtement ma machine, le casque, la scie, l’antenne mais je sais que l’émerveillement ne durera pas.

Heureusement, on avait prévu le coup et on a intégré à la scie un système de rayon paraly… qu’est-ce que je raconte?! J’ai rêvé faire ça mais on a jamais réussi. Faute de mieux, je me résigne au classique mais indémodable coup de poing au menton. Effet soporifique immédiat, comme une berceuse de grand-maman Boy.

Je prends rapidement ce dont j’ai besoin, c’est facile puisque tout était déjà trié et compté. Je place le tout dans mon sac, mais rien de plus (le gars a probablement pas fait fortune honnêtement, mais qui suis-je pour en juger?). Je me dévêts de mon « scaphandre » et j’en habille le type. Je le traîne dans le coffre art-déco avant de retourner à mon propre coffre, refermant à demi le mur derrière moi.

Je compose mon code. L’employé vient m’ouvrir et me raccompagne. Je repasse côté client régulier. Clin d’oeil à la fille qui se met à baver sur le livret d’un pauvre (haha) épargnant.

Et voilà le travail. J’aurais vraiment aimé voir le moment où ils récupèreront le gars avec mon ouvre-murs, mais tant pis. De notre côté, on était inscrit sous de fausses identités. Je mets le feu à ma barbe… postiche… et la jette dans une poubelle, ça occupera les pompiers.

Phase 1 du plan : succès flamboyant ! Ne reste qu’à faire l’échange et récupérer Culbuta.

18 octobre 2010

Boy, donnez-moi un MI...

Regardez nous.

Voyez K’pa d’abord, qui tente de garder un minimum d’ambiance dans le QG, s’occupant du ménage de routine et d’essayer de nous faire sourire malgré la situation. Voyez-la, passant son balai avec vigueur, nourrissant le pigeon-tronc avec une désinvolture soignée et faisant quelques badineries pour nous remonter le moral. Elle garde le fort tant bien que mal mais on sent que le coeur n’y est pas… elle se laisserait probablement aller si nous n’étions pas dans un pire état.

Pour continuer, zieutez moi-même, l’air sombre, en pleine réflexion, marchant de long en large, d’un mur à l’autre, passant et repassant inlassablement devant le téléphone à cadran comme un félin derrière les barreaux, nargué par un touriste obèse.

Finalement, si vous l’osez, lorgnez du côté de Popol. Il est avachi dans sa vieille chaise berçante, les yeux noyés de larmes et les pieds ensevelis de mouchoirs (je dis les pieds mais on ne verra bientôt plus ses genoux). Je ne sais pas si vous avez déjà vu un manchot se moucher, c’est l’une des scènes les plus chavirantes qu’il m’ait été donné de voir… la vie est cruelle; tant d’eau, de morve et de malheurs qui pleuvent et toujours pas de bras pour les éponger. Le Tronc chiale et n’en finit plus de nous raconter ce qui s’est produit.

Contemplez nous, disais-je donc, et vous conviendrez que quelque chose ne tourne pas rond.

L’explication à l’affairement de K’pa, à ma consternation et à l’effondrement du Tronc est là sur la table. Une lettre d’enlèvement dans les règles de l’art, avec des mots découpés dans un journal, demande de rançon et tout :

« Boy, je DÉtiens CULbutA. Donnez-moi UN MIllion de dollars POUR la reTROUVER vivante. NE prévenez pas la police OU il lui ARRIVEra malheur. Je vous téléphoneRAI pour la suite… »

J’ai encaissé une myriade de sévices. J’ai connu la torture, l’arrachage d’ongle, les brûlures, l’acide, la suffocation, les maux de dos, les maux de coeur, les maux de crânes, la lapidation, les coups, les couteaux, les machettes, les balles, les explosions,les blessures saignantes, piquantes, rêches, aiguës, graves, bénignes, malignes, les ampoules, les bleus, les jaunes, les rouges, les noires, les pourpres, les ton sur ton,les dégradés,les propres, les puantes, suppurantes, les sèches, les coulantes, les visqueuses, les bris, fêlures, dislocations, cassures… sans rechigner. Mais me faire chanter, moi ! Me menotter. Me réduire à l’impuissance. C’est douloureux !

Et Culbuta dans tout ça? Volatilisée ! Disparue. Houdini et The Illusionist font figure d’amateurs à côté de notre Kidnappeur.

- Je ne comprends pas, elle était là hier soir, dit Popol comme s’il lisait dans mes pensées avant de poursuivre sa variation sur un même thème… couchée tout contre-moi après notre partie de jambes en l’air (ne me forcez pas à vous redire qu’ils n’ont pas de bras) du soir. Et ce matin… (reniflement)… il s’interrompt finalement lui-même d’un râle pitoyable.

K’pa, toujours dévouée, vient le moucher cette fois.

De mon côté, je cherche les indices. Le message laisse croire que le type me connaît personnellement et a de vieux trucs à me reprocher… avec ces seuls critères, la liste de suspects est longue.

En plus, il veut de l’argent. Beaucoup. Ça ne va pas me faciliter la tâche. Entre vous et moi, être un héros n’est pas une besogne lucrative… et tout le monde n’a pas la chance de Batman.

- DRRRRINGG ! La sonnerie de l’antique téléphone me replonge enfin dans l’action.

- Allô?! M’enquis-je.

La voix de l’autre côté est caverneuse, probablement trafiquée.

- Mister. Un million en or, en pierres précieuses et en bijoux dans un coffre de bois livrable sur le navire Grimaldine qui sera au port dans une semaine à minuit.

- C’est trop ! Elle n’a même pas de bras. Un demi million. (Plainte de désespoir en provenance de la montagne de mouchoirs.)

- Non.

- Un gars s’essaye.

- Et pas de police, n’oublie pas. Clack ! (Ici, vous aurez compris qu’il vient de raccrocher sèchement et qu’il n’a pas dit « Clack ». Non mais…)

Je veux bien être castré si c’est pas ce fouareux de pirate Old Stinky Poop. Son style cliché, sa voix, le coffre, les pièces d’or, le bateau… tout y est… et il m’avait prévenu.

Commençons par trouver l’argent, histoire d’avoir une monnaie d’échange et après on verra.

11 octobre 2010

Le Curé d'Oncle-sur-Mère

Éveillé tôt, d’humeur joviale, je convoque mes assistantes pour un déjeuner au balcon. J’en profite pour prendre des nouvelles de leur enquête téléphonique. Elles me regardent, mines déconfites, tous les numéros sont hors service et, mauvaise nouvelle, des noms de criminels notoires figurent au bottin, dont les pires parmi les pires : les frères Twins!

La seule réputation de ces deux-là suffit à donner froid dans le dos. Ils sont de ces méchants qui effraient même leurs semblables. S’il existait une machine à extraire le mal d’une personne pour en obtenir un concentré, ils y broieraient les restes d’Hitler, Jack l’éventreur et autres sommités, trinqueraient avec le jus et lécheraient le fond du verre pour ne pas perdre une goûte… du coup, me voilà moins guilleret.

Heureusement, le retour au bercail du Tronc et du pigeon nous ramène le sourire. Nos éclaireurs ont chacun une lettre attachée à la patte et si le volatile s’accommode aisément de la chose, le déjà burlesque Popol est hilarant dans sa détresse et son irritation.

Parce que le ridicule ne tue pas et qu’on doit se remonter le moral, je commence par délester l’oiseau et je laisse les filles rire encore un peu de notre compère. La lettre m’est adressée, elle est écrite dans un style ampoulé avec une calligraphie prétentieuse, me mettant d’emblée dans de bonnes dispositions vis-à-vis l’auteur:

« Cher Monsieur Mister Boy,
J’étais hier en prière quand Zachary, mon pigeon voyageur, revint en ma demeure. J’étais heureux de le retrouver mais il était bien mal en point le pauvre. Les plumes roussies et ailes tranchées, bandées par des amateurs.

Dans ma joie de le retrouver, je n’avais pas vu l’homme qui le suivait furtivement. Je fus pris de panique en l’apercevant, encore ébranlé par les récents événements et par la vue de mon pigeon éclopé. Je sortis donc prestement de sous ma soutane la précieuse carabine de Saint-Arnold-de-Schwartzy et lui criai d’une voix que j’espérai intimidante :

- Stop ! Les mains en l’air !

- Restez calme, je n’ai pas de bras, me répondit l’homme qui s’avançait en me dévisageant.

Il enchaîna derechef : « Monsieur le curé, c’est vous?! C’est Mister Boy qui m’envoie. On savait pas de qui venait le pigeon.».

C’est alors que je reconnu le type. Je ne l’avais vu qu’une fois et pas longtemps, lors des préparatifs de son mariage. C’était Paul Tronc, l’homme que j’aurais dû marier à Culbuta, une bonne fille de chez nous.

- Désolé Paul, dis-je en baissant mon arme. C’est qu’il y a eu du vilain ces derniers jours.

Nous prîmes quelques temps pour nous faire le compte rendu de nos épreuves.
Il m’expliqua les circonstances dans lesquelles il avait reçu le message de mon pigeon, me raconta le mariage interrompu et l’hécatombe que vous savez. Je remercie Dieu qui dans son infini bonté, m’a donné la chance d’intervenir.

De mon côté, je lui narrai habilement et avec moult détails comment on avait profité de mon sommeil pour voler ma soutane de cérémonie et comment je m’étais réveillé, ligoté alors qu’un homme déguisé en moi quittait la maison pour se rendre au mariage.

Je lui dis ensuite comment je m’étais débarrassé de mes liens et, hélas, du type qui montait la garde à mon chevet avec mon volumineux couteau de Saint-Sylvestre-de-Rambeau. Je complétai le puzzle avec le départ de Zachary le pigeon voyageur et mon message concernant le faux prêtre.

Écoutant le récit de ma pieuse intervention, Paul m’offrit de me joindre à vos croisades. Je déclinai poliment l’offre, lui expliquant qu’un modeste curé n’a pas sa place dans des histoires d’une violence inouïe et que le recours à celle-ci se fait bien à contre coeur dans des moments extrêmes et bien choisis et que ce n’est pas par goût mais par obligation que je garde quelques reliques des guerres d’antan parce que la jeunesse d’aujourd’hui a de moins bonnes moeurs que celle de mon époque, sauf à Oncle-sur-Mère évidemment. Après quoi, non sans quelques répugnances mais parce qu’il fallait rester poli, je lui expliquai le fonctionnement de quelques-unes des dites reliques dont le Golden-Gun de St-James et le Fouet de la Madonna.

Il semblait comprendre que je choisisse de me consacrer à une paisible vie monacale. J’ajoutai tout de même qu’il pouvait me contacter en cas d’absolue nécessité car la vie des fidèles passe avant ma propre tranquillité.

Nous terminâmes de nous raconter nos histoires tard en soirée. J’offris à Paul la chambre d’invité et nous prîmes congé l’un de l’autre pour la nuit.

J’espère que cette missive vous aura éclairé sur l’arrivée de Zachary au mariage. Ce qui fut dit à Paul est également valable pour vous et dussiez-vous avoir besoin de mes humbles capacités, faites-le moi savoir par le biais de ce pigeon que je confie à vos bons soins.

Bien à vous,
Père Bartolomeu. »

Le Tronc se dandine le temps que j’achève ma lecture, je dois mettre fin à son humiliation. La seconde lettre est beaucoup plus brève et adressée à Culbuta dans le patois local, je la lui tends et elle nous lit à voix haute :

- Culbuta, je vous déclare Paul et toi, mari et femme. Fais honneur à Oncle-sur-mère! Tiens-toi toujours en formes resplendissantes, cul dehors et seins devant. Amen. Barto.

Je l’entends dire ça et j’ai un mauvais feeling pour la suite des choses. En général, je ne me trompe pas (allez savoir pourquoi).

4 octobre 2010

Le Fantôme d'Old Stinky Poop

Je suis à la petite école; little Boy. J’ai oublié de mettre mes collants bruns mais personne ne semble s’en rendre compte. J’essaie encore de réparer mon super-casque pendant que la vieille madame Grinkle révise pour la centième fois des homophones. Normalement, elle est toujours gentille et démontre une patience extraordinaire envers les petits morveux que nous sommes mais aujourd’hui, il en est tout autrement.

Elle engueule la mignonne petite Candy qu’elle a fait venir au tableau. Elle enrage et postillonne tant et si bien qu’à un moment donné, les yeux lui sortent des orbites au bout de ressorts, crevant ses lunettes et se crevant eux-mêmes au passage… CLING-SPLOOCH ! Cri atterré des élèves : AAAAHH !

La petite Candy se remet à écrire de plus belle au tableau pour éviter la furie de la bête, mélangeant encore plus ses « on » et ses « ont ». Le nez de madame Grinkle se retrousse alors pour devenir une sorte de groin d’où suinte un pu jaunâtre et elle se met à renifler bruyamment le tableau pour « trouver l’erreur ».

Elle éjecte alors une giclée de morve fumante sur chaque faute à l’ardoise. Ses doigts se mettent à pendre mollement et à s’allonger comme si on les avait trempés dans quelque acide et elle saisi le cou frêle de Candy. Clack-Clack-Clack-Clack-Clack-Clack-Clack… toutes les petites dents de tous mes petits compagnons de classe battent frénétiquement la mesure de notre terreur commune.

Je n’ose pas réagir. Comme je n’ai pas de collants, j’ai peur d’intimider mes camarades et en plus, je n’ai toujours pas terminé de réparer mon super-casque, c’est horrible !

Je me réveille, baignant dans mes sueurs froides. Un cauchemar.

3h42. Heure du QG sur le vieux réveil crinquable does not glow in the dark. (Les moins crédules s’objecteront : « Comment tu vois d’abord? ». Come on, un peu de patience.)

J’ai une bonne vision nocturne en général mais cette nuit, il y a quelque chose qui louche, ça brille plus que d’habitude… trop.

Je lève les yeux du cadran et j’aperçois une forme éthérée qui diffuse une lumière blafarde dans toute la pièce. La chose glows in the dark, littéralement.

Je reconnais une forme humaine, trapue, bedonnante, avec un tricorne sur la tête, un crochet et un oeil de vitre qui regarde où ça lui chante (je savais que quelque chose louchait, j’ai trouvé!) et un oeil valide qui me fixe sous un sourcil broussailleux. Une espèce de parodie de fantôme de pirate…

Comme ça m’arrive souvent, le visage m’est familier mais je ne parviens pas à le remettre en contexte. Une chose est sûre, ce n’était pas un fantôme la dernière fois que je l’ai vu.

- Mister Boy, dit-il d’une voix d’outre tombe (il pousse le ridicule jusque là, je n’y suis pour rien), je suis Old Stinky Poop et je suis venu me venger ! (Tatam! Ça me revient… mais vous le saviez déjà.)

Là-dessus, il sort un vieux fusil à crosse de bois, il fait feu, remet de la poudre, la pousse avec l’espèce de Q-tip dont j’ai oublié le nom, insère une balle, repousse avec le Q-tip, refait feu et recommence la délicate opération un certain nombre de fois jusqu’à ce qu’il m’ait criblé de plomb !

Mais force lui est de constater que je ne meurs pas. Non mais… si les balles normales ne me tuent pas, vous ne pensiez pas que je succomberais à des balles fantômes ! Elles me sont passées au travers, tout bonnement.

- Arhg, s’écrie-t-il en jetant son pistolet et sortant une hache élimée (ça fait plus mal) pour m’en asséner quelques coups solides (ça reste à voir) à travers (c’est le cas de le dire) le crâne.

Pas plus de succès avec la hache qu’avec le fusil et là, c’est plus fort que moi, je me mets à rire.

- Tu peux rire Mister Boy, espèce de chien galeux ! Tu as ruiné mes plans diaboliques mais j’aurai ma vengeance. J’ai des amis surpuissants! Tu ne connaîtras jamais plus le repos.

Il disparaît et je continue de rigoler un peu dans le noir. Il m’a bien fait oublier mon cauchemar. Ajoutant l’insulte à l’injure, me moquant de sa toute dernière prophétie, je me rendors paisiblement.