13 décembre 2010

Le retour des Troncs II (parce qu’on ne recule devant rien pour vous faire plaisir)

Durant le court trajet menant à l’ascenseur, le pigeon roucoule, piaille, croasse et pépie tout à la fois, bref, il fait tout un raffut.

- On a pas le temps, crie K’pa hors d’haleine.

J’aurais tendance à prendre son parti mais la petite bête se comporte trop bizarrement.

- Rrrrrou! fait Zachary en me fixant avec les petites billes orangées qui lui servent d’yeux.

- Quoi rrrou??!

Je regarde K’pa pour voir si elle comprend mieux que moi. Elle soupire, elle se prend le front en secouant la tête de gauche à droite, puis, elle tapote son poignet à l’endroit où elle devrait porter une montre. À moins que je ne me méprenne sur son langage corporel, elle n’a aucune idée de ce que le pigeon raconte.

- Rrrrrou!

Sous le regard réprobateur de mon assistante, je fixe le volatile. Je me concentre très fort sur ses pupilles… ça y est presque… je crois que... non! Rien à faire! Il a un regard con de pigeon comme n’importe quel con de pigeon.

- Il veut qu’on le suive, me dit K’pa comme si ça allait de soi.

- Rrrrou!

- Bon d’accord, dis-je au pigeon en le menaçant avec mon index, mais je te signale que les Twins savent où on se trouve et que la moitié de la ville nous ferait la peau gratuitement, pour peu qu’on se donne la peine de demander!

Notre guide nous entraîne alors vers la cage d’escaliers (ce n’est pas pour me plaindre mais je vous rappelle qu’on est au 30e et que j’ai un prêtre inconscient sur l’épaule). On descend trois étages et il s’arrête au palier. On ouvre une porte qui mène à un couloir identique à celui qu’on vient de quitter.

Le pigeon avance doucement dans le couloir et parce que j’ai peine à croire ce que je vois, je laisse K’pa vous le dire :

- Je crois qu’il lit les numéros de chambre. (Moi aussi. Je me demande si Einstein avait une théorie sur la réincarnation?)

Chambre 2709. Zachary s’annonce avec son bec, pic-pic-pic (toc-toc-toc, comme voulez).

- Rrrrou! Fait une voix que je reconnais de l’autre côté (vous aussi si vous avez lu le titre du chapitre).

- Rrrou, répond l’oiseau.

Bruit de chaînette enlevée avec les orteils. On ouvre. Les Troncs sont là!! Non, attendez!? Popol seulement… votre déception est grande? Imaginez la mienne! Faut pas croire tout ce qu’on lit.

- Mister, content de te voir!!! Me dit-il d’une voix de chien qui remue la queue. Culbuta?

Ma mine déconfite parle d’elle-même. Je veux quand même savoir comment le pigeon a pu nous amener ici? Question à laquelle Popol se propose de répondre :

- J’ai découvert l’hôtel grâce à la carte. C’était un scratch and sniff, ça sentait… (je fais signe qu’il peut abréger). À l’entrée, j’ai croisé Zack avec un mot pour toi sur la patte. Je me suis dit qu’on était mieux de vous attendre ici. J’ai trouvé une chambre libre et j’ai demandé à Zack de monter la garde à l’entrée du building et de me prévenir quand vous arriveriez…

Attendri, il regarde le pigeon picorer la moquette avant de reprendre : « Et vous? Qu’est-ce qui vous est arrivé? »

- Nous, rien. (Je lui raconterais, mais on est pressés, il devra lire un peu pour savoir ce qu’il a manqué.) Mais magne-toi, on pourrait attraper les frères Twins et retrouver ta femme!

Sur ce, j’ouvre la fenêtre et je regarde le bâtiment d’en face. On est presque vis-à-vis la fenêtre que les Twins ont défoncée. J’ai un plan, mais le boulevard est large… il faudra être très précis.

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