30 août 2010

Ras le Boy

N’allez pas confondre Mister Boy et Harry Potter. Je n’ai pas l’intention de vous expliquer à chaque paragraphe qui sont les personnages et ce qu’est un match de Quiditch. Je vous suggère donc de recommencer cette œuvre magistrale par le début si vous avez des blancs; mais bon, si vous vous entêtez, qu’y puis-je? Ça sera quand même une des meilleures choses qui vous soient arrivées. Et si ce chapitre ne vous donne pas envie de connaître le reste, je m’en torche. Il y en a qui arrivent à voir de l’action dans Kamouraska; frileux! Donnez-moi un traîneau, un cheval, des amants et un rude hiver pour voir ce que, MOI, j’en ferais!

Donc, pour ceux qui savent de quoi il en retourne, les Troncs sont à l’hôpital et ils tuent le temps comme ils peuvent… quand t’as pas de bras, tu changes pas le poste de télé et tu prends l’infirmière quand elle passe parce que la sonnette est à la tête du lit et pas au pied. Ils ne se plaignent quand même pas trop malgré tout. Quand t’as frôlé la mort, tuer le temps c’est une forme de vengeance.

Les autres étant hors d’état de nuire, je me suis muni d’une nouvelle assistante, K’Pa. Son vrai nom c’est Kawra Pa. Vous trouvez ça laid? Moi de même, aussi l’ai-je gratifié de ce surnom coquet qui n’est pas sans rappeler les onomatopées colorées qui ponctuaient les bagarres autrement très ordinaires du bon vieux Batman (il est fini le pauvre, mon arrivée clos toute rumeur de retour). K’Pa semble plutôt dégourdie et fait étonnant, elle a appris à roter des clous. Vous me direz que c’est pas si exceptionnel de roter des clous (et vous aurez raison); sauf que normalement, c’est comme être daltonien, tu l’as ou non, mais tu ne l’apprends pas.

Après les événements que l’on sait, j’ai eu une semaine assez difficile. Les tentatives d’assassinats se succèdent mais ne se ressemblent pas, sauf en ce qui concerne l’aboutissement : un échec lamentable.

Lundi, une serveuse m’a servi (que vouliez vous qu’elle fasse d’autre? Sérieusement?) une généreuse dose de poivre de Cayenne. Elle aurait dû savoir, un Boy, ça pleure pas. Avant l’incident, j’envisageais l’inviter à ma chambre; je le lui ai dit, elle est morte de chagrin. Le lendemain, le facteur ou un quidam déguisé en (comment saurais-je si c’est l’un ou l’autre?) m’a attaqué au lance-flammes et s’est enfui alors que je me roulais par terre… le feu me chatouille. Hier soir, dans ma baignoire pleine, j’ai trouvé un gars mort électrocuté; j’avais oublié comment je m’étais débarrassé du tueur au Rocket-Chef (un genre de robot culinaire qui broie de la brique). Ce matin, des mousquetaires m’ont provoqué en duel. Ma leçon d’escrime gratuite s’est amorcée par une brillante démonstration de la célèbre botte des Boy et terminée du même souffle par le décès du premier protagoniste qui, n’eut été du fleuret planté dans son œil, eut apprécié la manœuvre et reconsidéré ma proposition de garder le bouchon de liège sur la pointe de l’arme.

J’en ai ras le Boy de ces incidents et je suis d’humeur massacrante. Après avoir fait un croc en jambe à une moto qui oubliait de céder le passage aux piétons, j’ai jeté un jeune type de trois cent livres dans une poubelle parce qu’il tutoyait une vieille dame et j’ai coupé la couette d’une lesbienne avec une coupe Longueuil (couchez avec qui vous voulez mais de grâce, pensez aussi à votre partenaire) pour finalement arriver devant le building qui sert de logement à K’Pa. Je suis venu la trouver pour avoir un coup de pouce (les Troncs ne pouvant m’être d’un grand secours à cet effet) pour me défaire de mes assaillants.

Alors que je traverse la rue, j’aperçois mon assistante étendue devant l’immeuble, inertes (au pluriel, la bâtisse et la fille)… à quoi ça rime?!! Durant le court moment de surprise causé par cette vision, un autobus se glisse sournoisement (40km/h) vers moi en sens contraire du trafic. Je me retourne pour courir mais un second bus, beaucoup moins sournois celui-là me fonce dessus. SPLAAAT (merci Batman)!!! Incroyable mais vrai, Mister lui-même, écrasé entre deux autobus.

Un autre que moi, il serait mort. C’est gros deux autobus, même pour un frame comme le mien. Ajoutez à cela la honte de voir que mes réflexes m’ont trahi… je titube tant bien que mal, je m’extirpe d’entre les pachydermes pour continuer de tituber plus à mon aise et je m’affaisse.

Picots noirs. Membres engourdis. Ma conscience? Où est-elle? J’étais pourtant certain de l’avoir avec moi… et dans la seconde brumeuse séparant l’éveil de l’évanouissement, je crois entendre la voix impatiente de maman Boy : « Elle est à la dernière place où tu cherches! ».

3 commentaires:

  1. Je tiens à m'insurger au nom des daltoniens, nous ne sommes pas sujets de rigolades, ou à peine, il ne faut pas nous utiliser comme tel sans l'autorisation de la guilde des daltoniens, du syndicat des daltoniens et de l'association haute en couleurs des daltoniens aveugles de ce monde.

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  2. Com'on, c'est une fleur que Mister Boy vous a faite ;)

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Je voudrais commenter cet épisode génial et rayonner par osmose pour une durée de 12 heures: